A notre époque où les petits esprits ne voient qu’incohérence et confusion, mais qui, dans l’histoire des arts, restera célèbre par sa richesse, je ne sais rien de si savoureux que les renouvellements de la peinture japonaise. D’où sortent-ils, ces petits hommes jaunes aux pommettes et aux cheveux raides, d’où sortent-ils et où vont-ils ?
Nous savons leur passé, leur bagage nous est connu. Encore faudrait-il déterminer ce qu’ils prennent et ce qu’ils laissent ; je ne suis pas très sûr qu’ils se soucient de la double école d’influence chinoise qui a fleuri chez eux : la première, la grande, la sublime, celle qui multiplie ses chefs-d’oeuvre au VIème et au VIIème siècle ; l’autre, l’académique, celle du XVIème ; ni que leur école nationale du Yamatoé les ait marqués d’une profonde empreinte. Néanmoins, qu’on le veuille ou pas, on reste prisonnier d’une hérédité d’art si glorieusement chargée.
Article de Henri d’Ardenne de Tizac, Conservateur du Musee Cernush, 1926