L’artiste

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Foujita était heureux d’initier le jeune Bando à la vie parisienne, en le présentant à tous ses amis et à son Marchand Georges Chéron. En retour, Bando vouait une grande admiration à son aîné dont il avait le privilège de partager pendant plusieurs mois l’atelier du 5 rue Delambre au moment, 
où Foujita partage sa vie avec Fernande Barrey, sa femme, artiste également qui connaissait tout Montparnasse.

Beaucoup plus réservé que Foujita, l’élégance naturelle, le charme et la stature imposante de Bando allait séduire les nombreux amis, modèles et visiteurs de l’atelier de Foujita. 
Sa première exposition chez Chéron laissa une excellente impression à Montparnasse et auprès de la critique parisienne.
 Jusqu’en 1925, Bando occupa à Montparnasse plusieurs ateliers après celui de Foujita, 23 rue Oudinot, 20 bis rue Boissonade, 207 boulevard Raspail et 22 rue Daguerre où la propriétaire, Madame Mongeot posait pour lui et le protégeait.

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1925

En 1938, il prit un atelier à Paris, 23 Boulevard Gouvion Saint-Cyr, puis à Saint-Denis, 15 rue Denfert- Rochereau jusqu’en 1940 où il s’installa 13 rue Nicolo de nouveau à Paris, maison qu’il garda jusqu’à la fin de sa vie. Ces déménagements ne perturbèrent en rien l’œuvre de Bando dont le style et la manière ne diffèrent que relativement peu pendant cinquante ans. Il eut l’immense bonheur d’avoir une fille, Kimié qui devint artiste elle aussi.

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TOSHIO
BANDO

Entrer dans l’univers de Toshio Bando, c’est voyager dans un monde intimiste, raffiné et fascinant, un monde auquel l’artiste était très attaché autant qu’il l’était à son pays, le Japon. Son répertoire est un monde de proximité composé des objets, personnages et paysages qui composent un environnement proche, alimentant son inspiration et sa méditation solitaire.

L’œuvre du peintre Toshio Bando est conservée dans de nombreuses collections privées et quelques musées ; la grande discrétion de l’artiste l’a maintenue quasiment secrète. Comme un ermite, contemplatif des jours qui passent, Bando a privilégié sa vie de famille au détriment de mondanités.
 À la mort de Georges Chéron, son marchand historique, il préféra reprendre son indépendance.

Toshio Bando est né le 16 juillet 1895 à Tokushima, au Japon. 
Petit- fils de deux lignées de samouraïs, il est fier et orgueilleux de ses ancêtres dont il a hérité la droiture et la générosité. Tamotsu fut son prénom d’état civil, il était le fils de Bando Yasutaro et de Nomura Saki. Il arrive à Paris en juillet 1922, s’installe d’abord dans le Quartier Latin à l’hôtel de Nice et rue des Beaux-Arts avant de rejoindre Montparnasse où il rencontra Tsuguharu Foujita à qui il avait été recommandé. Foujita était déjà à Paris depuis 10 ans, très connu, membre du Salon d’Automne et admiré par l’ensemble des artistes de Montparnasse, les deux artistes nouent rapidement une solide amitié.

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1922

En 1925, Bando finit par quitter Montparnasse pour le calme de Pierrefitte-sur-Seine, une maison située 19 rue de la Fontaine. En 1931, il déménagea pour Garré-Vilette dans les Yvelines (demeure qu’il gardera jusqu’à la fin de sa vie).
 Marié à une jeune pianiste française, Bando y mena une vie calme et studieuse, d’autant plus après la disparition de son marchand Georges Chéron en 1931.

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1940

Le jour de Noël 1972, Bando chuta dans l’escalier de sa maison parisienne ; une chute dramatique dont il ne se remit pas, succombant quelques mois plus tard, le 1er mars 1973.

Bando repose au cimetière du Père Lachaise, auprès de son épouse, décédée en 1994.

1973.

Toshio Bando appartient à la grande École de Paris, cette famille d’artistes cosmopolites qui
, de Montmartre à Montparnasse, exposait au Salon d’Automne, au Salon des Tuileries et au Salon des Indépendants, des paysages, des figures, des scènes intimes et des portraits dans un style personnalisé, indépendant et résolument moderne ; l’École de Paris confortait ainsi Paris dans son rôle incontesté de capitale mondiale des arts.
Bando fut comme Foujita l’un des rares artistes japonais qui eurent le projet de faire leur carrière à Paris.

Entre les deux guerres, plusieurs centaines d’artistes japonais étudièrent à Paris avant de repartir dans leur pays pour y retrouver leur rang et leur poste, mais Bando, comme Foujita, exemples uniques d’intégration définitive, choisie et sublimée, créèrent leur art à Paris et en France, terre d’élection.